ISDS révisé

Le mécanisme du règlement des différends investisseur-Etat (ISDS, selon son sigle anglais) a essuyé de vives critiques ces dernières années. Du fait de nombreuses affaires controversées, des groupes de la société civile, des organisations internationales, des universitaires, des juristes ainsi que des représentants de l’Etat ont affirmé que ce système d’arbitrage a eu un impact négatif sur l’intérêt public et doit faire l’object d’une réforme.

En conséquence, des ajustements ont été façonnés pour éviter les aspects les plus néfastes de l’ISDS standard. Au moins 45 pays et quatre blocs régionaux ont entamé un processus de révision ou ont récemment révisé leur modèle de traité d’investissement.

En 2012, en Afrique du Sud, le gouvernement a commencé une procédure de retrait des TBI (Traité Bilatéral d’Investissement) et a modifié sa législation nationale afin de la rendre compatible avec les protections des investisseurs présentes dans les TBI, tout en intégrant des exceptions lorsque l’intérêt public est en jeu.

L’Indonésie a décidé en 2014 de mettre un terme à ses 67 TBI et élabore un modèle de traité révisé qui devrait en principe mettre en avant un équilibre plus juste entre le droit de l’Etat à réguler et les protections des investisseurs étrangers.

La Commission européenne a établi en 2015 un « système juridictionnel des investissements » pour remplacer le mécanisme actuel de l’ISDS dans ses accords commerciaux. Ce système a été introduit dans les accords de l’Union européenne avec le Canada (CETA) et le Vietnam. La Commission a également proposé qu’il soit incorporé aux négociations en cours avec les Etats-Unis (TTIP), le Mexique et les Philippines. Mais de nombreuses critiques ont affirmé que ce nouveau système n’est rien de plus que de la poudre aux yeux.

L’Inde a mis en œuvre un nouveau modèle de TBI en décembre 2015, qui, par exemple, exige des investisseurs étrangers qu’ils épuisent les recours devant les tribunaux nationaux avant d’initier un arbitrage international. La clause de « traitement juste et équitable » est également absente.

En 2016, les membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC en anglais) (Afrique du Sud, Botswana, Lesotho, Mozambique, Namibie et Swaziland) ont modifié le protocole de finance et d’investissement du SADC qui comprenait le mécanisme de règlement des différends investisseur-Etat. Les amendements ont supprimé les clauses sur l’ISDS (seul le règlement d’Etat à Etat a été prévu) et limité le champ de protection des investisseurs. Le « traitement juste et équitable » a été exclu, le « traitement national » a été restreint, des règles exceptions sur les mesures mises en place afin de respecter les traités internationaux ont été introduites et les investisseurs sont dorénavant dans l’obligation de respecter les lois nationales.

En Amérique du Sud, des experts de l’UNASUR (Union des nations sud-américaines) travaillent sur la mise en place d’un centre international de règlement des différends, qui serait une alternative au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI, rattaché à la Banque mondiale).

En 2017, des États du monde entier ont commencé à débattre à la CNUDCI (Commission des Nations unies pour le droit commercial international) de la possible réforme du mécanisme de l’ISDS, de manière à répondre aux préoccupations de légitimité et à rééquilibrer le système. Dans le cadre de ces discussions, l’UE a proposé la création d’une cour multilatéral d’investissement (MIC), qui a été critiquée par des groupes de la société civile, car la MIC élargirait et entérinerait le système actuel de privilèges des entreprises dans les futurs accords commerciaux.

Photo : Attac / CC BY-SA 2.0

mars 2021

S2B | 20-fév-2017
Globalisation is at a dangerous crossroads. One path leads to regained policy-space for governments to address climate change, inequality and other pressing issues of our times. The other leads to more rights for corporations to bully decision-makers.
Lexology | 16-fév-2017
Pac Rim Cayman raises interesting jurisdictional issues as well as environmental and social justice issues in the context of resource development in developing countries.
Télam | 16-fév-2017
La Eurocámara aprobó el convenio denominado CETA, pese a las críticas a que favorece a multinacionales y atenta contra la seguridad alimentaria y el ambiente. El antecedente para un tratado con Trump.
Financial Express | 13-fév-2017
A successful conclusion of FIPA will provide a much-needed cover for Canadian investments in India and vice versa, and is expected to be an important catalyst in translating the announcements into reality.
Politico | 7-fév-2017
Brussels has taken a decisive step toward establishing its contentious new investment court as a standard framework for appeals worldwide.
Kluwer Arbitration Blog | 31-jan-2017
Poland is clearly sceptical regarding investment protection granted by BITs containing an ISDS system in a current form.
JD Supra | 28-jan-2017
The Protection of Investment Act 22 of 2015 (the Investment Act) aims to ultimately replace South Africa’s BITs.
Borderlex | 24-jan-2017
In reality, the EU’s plans are not realistic in the current international context, nor will they appease ISDS critics
The Hindu | 24-jan-2017
India, along with Brazil, Argentina and some other nations, has rejected an informal attempt by the European Union and Canada to work towards a global investment agreement that would incorporate a contentious ISDS mechanism.
Kluwer Arbitration Blog | 29-déc-2016
While India has been reshaping its arbitration laws and investment climate, the jury is still out on whether these measures will actually help create a more secure legal environment for investors.