Alena: brouille entre le Canada et les USA

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Le Figaro | 15 novembre 2017

Alena: brouille entre le Canada et les USA

(AFP) Nouvel épisode dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et le Canada, engagés depuis cet été dans une difficile renégociation de l’Aléna voulue par le président américain Donald Trump. La société ferroviaire américaine Omnitrax a menacé mardi de saisir le tribunal d’arbitrage prévu par l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) pour régler le désaccord qui l’oppose au gouvernement canadien sur la réparation d’une voie de chemin de fer.

Omnitrax veut saisir l’Aléna après l’action en justice intentée mardi par le gouvernement canadien, qui soutient que la société ferroviaire a manqué à ses obligations de réparer une voie de chemin de fer ravitaillant la ville de Churchill, sur la baie d’Hudson au Manitoba (centre), rendue inutilisable depuis le printemps en raison des inondations. Omnitrax veut obtenir du gouvernement fédéral 150 millions de dollars canadiens en vertu de l’Aléna, "dans un effort pour résoudre amicalement cette dispute", indique un document déposé mardi par l’entreprise auprès de la justice canadienne.

L’article 11 du traité de libre-échange réunissant le Canada, les Etats-Unis et le Mexique permet à un investisseur privé de poursuivre un Etat par le mécanisme de règlement des différends. Face au faible avancement des travaux de réparation de la voie de chemin de fer, le gouvernement avait envoyé en octobre un ultimatum à l’entreprise, la sommant de reprendre le service ferroviaire "dans les 30 jours", ce à quoi Omnitrax a failli.

"L’entreprise n’a pas réussi à reprendre les opérations sur la partie de la ligne de chemin de fer de la baie d’Hudson qui va de Gillam jusqu’à Churchill, au Manitoba", a souligné mardi le ministère canadien des Transports, qui a alloué près de 20 millions de dollars à la réparation de la voie de chemin de fer, dans un communiqué. Churchill, ville de près d’un millier d’habitants à 1.000 kilomètres au nord de Winnipeg, dépend notamment de cette unique ligne ferroviaire pour ses approvisionnements en alimentation et en biens d’équipement. Tous ces acheminements se font depuis le mois de mai par avion.

source: Le Figaro