Samir: l’Etat a assoupli sa position à l’égard d’Al-Amoudi

Médias24 | 27 novembre 2015

Samir: l’Etat a assoupli sa position à l’égard d’Al-Amoudi

L’Etat marocain a légèrement assoupli sa position concernant l’affaire Samir. Sa nouvelle position de est la suivante:

1-Un rééchelonnement de la dette de la Samir à l’égard de la douane est désormais envisageable. Une condition est posée: Al-Amoudi doit prouver qu’il a réellement réuni la somme de 6,7 milliards de DH correspondant à sa quote-part dans l’augmentation de capital de 10 milliards de DH.

S’il arrive à en apporter la preuve, la douane acceptera le principe de rééchelonner la dette de 13 milliards de DH moyennant une garantie réelle, un paiement à convenir d’un commun accord et enfin un versement de sa quote-part à l’augmentation de capital. C’est le seul point qui a changé dans la position de l’Etat.

2-Les intérêts des salariés doivent être préservés.

3-L’approvisionnement du pays doit être sécurisé.

4-Aucun abandon de créance ne sera fait par les entités publiques (banques, douane).
Ce changement de position a été constaté par Médias 24 à travers des discussions avec des responsables qui sont soit en charge du dossier soit bien informés du dossier.
La première manifestation concrète de cet assouplissement est la lettre adressée par le directeur général des douanes à Al-Amoudi et dans lequel il accepte de rouvrir les discussions “à la date qui vous convient“.

D’autres manifestations du changement d’attitude sont plus discrètes. Il s’agit des procédures juridiques. Par exemple, devant le non-respect des engagements pris par Al-Amoudi, on pouvait penser que l’Etat passerait à la vente des biens saisis. Ou que des banques le feraient. Eh bien, il y a eu une hésitation, des allers retours avec les avocats et finalement décision a été prise d’attendre encore.

La suite des événements risque d’échapper à tout contrôle. Ni l’Etat ni la Samir ne sont plus les seuls acteurs décisifs. Il y a aussi la Justice, les créanciers privés (marocains et étrangers) et enfin les salariés, les syndicats et les sous-traitants.

Les syndicats organisent ce samedi 28 novembre une manifestation à Mohammédia, qui mobilisera certainement une partie de cette ville qui vit aussi de la Samir. Syndicats, associations locales et nationales, ONG, partis politiques, salariés, seront dans la rue pour exiger une solution rapide. Plus le temps passe et plus il sera difficile et coûteux de faire redémarrer l’outil de production.

L’actionnaire de référence de la Samir, Cheikh Mohammed Hussein Al-Amoudi, a déposé un recours en arbitrage auprès du CIRDI, ainsi qu’une requête en protection extérieure en vertu de l’article 550 du Code de commerce.

Selon une source, il a rendez-vous avec la douane le mardi 1er décembre pour une reprise des discussions, mais nous n’avons pu vérifier cette information de source officielle. Vendredi, il est arrivé au Maroc. Les prochains jours seront-ils décisifs?

Fuente: Médias24