Amérique latine

Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont signé près de 700 accords d’investissement. Ils ont été visés dans près de 300 litiges entre investisseurs et États (ISDS, selon l’acronyme anglais).

L’Argentine a été confrontée à près de 62 affaires d’ISDS, soit environ 6 % de l’ensemble des cas, ce qui en fait l’État le plus ciblé au monde. Le Venezuela et le Mexique ont été parmi les dix pays les plus fréquemment cités dans le monde, avec respectivement 51 et 33 cas.

De nombreux litiges majeurs, tels que Renco contre le Pérou, Chevron contre l’Équateur ou Pac Rim contre le Salvador, ont pour origine des dommages environnementaux importants causés par des entreprises. Philip Morris a engagé une procédure ISDS contre l’Uruguay en raison de sa loi anti-tabac.

Le Chili, le Mexique et le Pérou sont également parties au Partenariat Trans-Pacifique (TPP) avec huit autres Etats du Pacifique. Le TPP comprend un mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et les États qui porte atteinte aux garanties d’intérêt public.

Parmi les cas les plus connus de la région, on peut citer les affaires ISDS :

Chevron (US) c. Equateur : Pendant 26 ans, Texaco, racheté plus tard par Chevron, a effectué des opérations pétrolières en Équateur. Les tribunaux équatoriens ont constaté que pendant cette période, la société a déversé des milliards de litres d’eau toxique et a creusé des centaines de fosses à boues de pétrole à ciel ouvert en Amazonie équatorienne, empoisonnant les communautés de quelques 30 000 habitants de l’Amazonie. Après une bataille juridique qui s’est étendue sur deux décennies, en novembre 2013, la plus haute cour d’Equateur a ordonné à la société de payer 9,5 milliards de dollars pour fournir le nettoyage et les soins de santé désespérément nécessaires aux communautés indigènes touchées. Chevron a contesté les décisions des cours nationales équatoriennes devant un tribunal arbitral. En 2018, le tribunal a jugé que le jugement de 9,5 milliards de dollars était frauduleux, qu’il violait le droit public international et qu’il ne devait pas être reconnu ou appliqué par les tribunaux d’autres États. Le montant de la sentence n’a pas encore été établi. (TBI Équateur-États-Unis invoqué)

Occidental Petroleum Corporation « Oxy » (US) c. Equateur : en 2012, l’Equateur a été condamné à payer 1,77 milliard de dollars à l’investisseur, une entreprise d’exploration et de production pétrolière pour rupture de contrat. La peine a été réduite à un milliard de dollars en novembre 2015 (TBI Etats-Unis – Equateur invoqué).

Investisseurs c. Argentine : Quand le pays sud-américain a gelé les tarifs de l’eau et de l’électricité et a dévalué sa monnaie des suites de la crise financière de 2001-2002, il a été la cible d’une quarantaine de recours arbitraux provenant d’investisseurs divers, dont Suez, Vivendi (France), Sociedad General de Aguas de Barcelona S.A (Espagne) et Anglian Water (Royaume-Uni). Fin janvier 2014, l’Argentine a été condamnée à payer un total de 980 millions de dollars, le tribunal estimant que l’Argentine avait violé le droit des investisseurs à un traitement juste et équitable (TBI multiples invoqués).

Photo : Sairen42 / CC BY-SA 3.0

(avril 2020)

ICTSD | 29-mar-2012
Trade frictions are on the rise between Washington and Buenos Aires, after US President Barack Obama announced that the US would be suspending Argentina from its Generalised System of Preferences programme for failure to pay arbitration awards in two disputes involving US investors.
Policymic | 29-mar-2012
Ecuadorian communities learned from the way that Chevron’s operations flouted environmental law in the 1990’s, that once entrusted to foreign businesses their natural resources are usually squandered.
| 26-mar-2012
U.S. President Barack Obama said on Monday he was suspending trade benefits for Argentina because of the South American country’s failure to pay more than $300 million in compensation awards in two disputes involving American investors.
| 21-mar-2012
The United States could soon suspend trade benefits for Argentina because of that country’s failure to pay awards in two long-running investment disputes with U.S. companies, a U.S. trade official said on Monday.
Amazon Defense Council | 17-fév-2012
The Andean Commission of Jurists and five prestigious international law experts from around the world have joined a growing chorus of criticism targeting Chevron’s attempt to use a secret investor arbitration as part of its campaign to evade an $18 billion environmental judgment in Ecuador, according to letters released today.
The Economist | 17-fév-2012
Argentina has never threatened to quit ICSID. Its government insists it is open to honouring the awards. The only delay, it says, is that the claimants have not brought their rulings to a local court for collection.
Amazon Defense Coalition | 1er-fév-2012
On February 11, Chevron will ask a panel of three private lawyers named as "arbitrators" under the BIT to nullify the entire nine-year Ecuadorian court process that recently found the company liable for $18 billion in clean-up costs.
AFL-CIO | 15-déc-2011
Tomorrow, the AFL-CIO will join the Institute for Policy Studies (IPS) and activists from a range of labor and environmental groups to converge on the World Bank headquarters in Washington, D.C., for a noon protest in opposition to a CAFTA case being brought against the Salvadoran government by Pacific Rim.
Bloomberg | 2-sep-2011
Chevron Corp., the second-largest U.S. energy company, said it won a $96 million judgment against Ecuador in an international arbitration case stemming from a 1990s oil-export dispute with the Latin American nation.
Reuters | 9-aoû-2011
Azurix Corp plans to ask the Obama administration for help in recovering more than $230 million it says it is owned by the government of Argentina. It would be the first time a US company has used the "Section 301" trade law to pressure a foreign government to pay an award decided by an arbitrator in an investment dispute.