Defi Media | 26 avril 2018
Affaire Quantum Global : la Financial Intelligence Unit maintient son objection
Par Nilen Kattany
La cellule de renseignements financiers durcit le ton en résistant à la demande du groupe Quantum Global pour un dégel partiel de ses comptes. À l’appel de l’affaire, le mercredi 25 avril, la juge Gaitree Jugessur-Manna, siégeant en référé, a fixé les débats au 11 mai prochain.
Quantum Global a saisi la juridiction des référés, le vendredi 20 avril, en vue de réclamer le dégel partiel de ses comptes après que ceux-ci ont été gelés à la demande de la Financial Intelligence Unit (FIU). Quantum Global a évoqué comme raison le paiement des salaires des employés ainsi que d’autres obligations contractuelles et légales.
Toutefois, la FIU a formellement objecté à cette demande. Face à cette situation, la juge Gaitree Jugessur-Manna a fixé les débats au 11 mai prochain, afin de déterminer si le dégel réclamé par Quantum Global est justifié ou pas.
La démarche de la cellule de renseignements financiers est motivée par des soupçons de blanchiment et de transfert illégal d’argent provenant du Fundo Soberano d’Angola, plus connu comme le Fonds souverain angolais. Ce fonds, estimé à 5 milliards de dollars américains, est destiné à la réalisation de projets pour améliorer la qualité de vie des Angolais et pour le développement de cet État riche en pétrole et diamants.
L’argent du Fonds souverain est investi par Quantum Global à travers ses filiales. Or, la FIU pense que le principal bénéficiaire du groupe Quantum Global, le Suisso-Angolais, Jean-Claude Bastos de Morais, pourrait avoir détourné une partie du fonds à travers des montages financiers, à Maurice et ailleurs.
Quantum Global a également demandé au juge des référés d’ordonner à la Financial Services Commission (FSC) de lui restituer son permis d’opération. La FSC y a toutefois objecté. L’affaire sera appelée le 30 avril 2018.
Quantum Global lance un ultimatum au gouvernement mauricien
Le groupe Quantum Global et son fondateur Jean-Claude Bastos de Morais menacent de recourir à un arbitrage international si le contentieux avec les autorités locales n’est pas résolu dans un délai de six mois. Le groupe a émis un communiqué en ce sens le mercredi 25 avril.
Quantum Global et Jean-Claude Bastos de Morais expliquent que les allégations dans la presse leur ont causé des préjudices sans qu’ils ne soient officiellement informés de la raison pour laquelle leurs comptes bancaires ont été gelés. Ils disent que ces allégations sont infondées, d’où le refus des autorités de les rendre publiques. Ils craignent aussi que les actions initiées contre Quantum Global ne soient motivées par une volonté de nuire à leur engagement contractuel avec le gouvernement angolais. Quantum Global explique également qu’elle a augmenté la valeur du Fonds souverain angolais à travers ses investissements et que ceux-ci sont réalisés dans la transparence la plus totale.